FTL : Faster Than Light
Dans l'espace, trop de monde vous entendra crier...
Nom : | FTL : Faster Than Light |
Développeur : | Subset Games |
Genre : | Rogue-Like |
Sortie : | 14/09/2012 |
Support : | PC |
Multijoueur : | Non (dans l'espace, vous êtes seuls) |
Jouabilité : | Clavier+Souris |
Prix : | 4,99$ sur le site officiel / 4,99€ sur Steam |
FTL : Faster Than Light est un de ces petits jeux indépendants issus de Kickstarter, une pépite qui contre toute attente aura remporté un franc succès dans son financement participatif. A l'origine du projet, deux personnes (Justin Ma et Matthew Davis), fondateurs de Subset, qui ont souhaité remettre au goût du jour le principe du Rogue-like. Mission accomplie ? (fuck le suspens, oui ! sinon je n'en parlerai pas)
FTL donc, Rogue-like dans l'univers de la SF. Mais vous me direz, qu'est-ce qu'un jeu Rogue-like ? Et bien chers amis, si d'aventure vous avez eu la flemme de faire une recherche wikipedia depuis l'intro de ce test, sachez qu'il s'agit d'un genre basé sur des mécaniques de jeu plutôt simples : vous dirigez un ou des personnages dans des donjons labyrinthiques, et vous passez votre temps à ouvrir des portes, tuer des monstres et ouvrir des coffres. Ces jeux en vogue dans les années 70-80 avaient pour caractéristiques :
- des univers Héroïc-Fantasy (parce que programmés par des informaticiens barbus, célibataires et fans du jeu de rôle papier Donjons & Dragons)
- des niveaux se déroulant dans des donjons, souvent labyrinthiques
- une génération aléatoire des donjons
- une aventure ponctuée de texte brut expliquant les embûches rencontrées (limitation technique oblige)
- une mort punitive (c'est-à-dire définitive)
- une difficulté assez relevée
Ce genre a bien entendu été quelque peu oublié, bien que la franchise à succès de Blizzard Diablo (et désormais Torchlight) l'ait repris en y ajoutant les améliorations techniques de son temps.
FTL prend le parti pris d'un véritable retour aux sources, avec, bien entendu, son style bien à lui, à commencer par l'univers SF. Vous me direz, qu'est-ce que la SF, ce à quoi je ne prendrai même pas la peine de répondre (non mais !).
Penchons-nous plus avant sur le background. Vous dirigez donc un vaisseau spatial (en vue de dessus) et son équipage qu'il vous faudra assigner aux différentes fonctions du vaisseau. L'aventure commence alors que vous venez d'acquérir de précieuses informations permettant de contrer la flotte rebelle, à votre poursuite pour vous empêcher de rejoindre votre camp de base. Votre objectif sera donc de traverser différents secteurs pour atteindre le siège de la Confédération. C'est donc d'une véritable course contre la montre dont il est question ici.
Vous allez donc devoir effectuer des sauts de puce de balises en balises, en prenant soin d'explorer votre univers pour y récolter des ressources, armes ou membres d'équipage pour améliorer votre vaisseau. Mais si vous vous attardez trop, vous prenez le risque d'être rattrapé par la flotte rebelle, constamment à vos trousses.
Côté gameplay, vous devrez bien réfléchir à la gestion de votre navire intergalactique, en choisissant judicieusement les différentes améliorations à y apporter. Vous disposez, au départ, d'un nombre limité d'unités de puissance, à répartir dans vos systèmes pour pouvoir les alimenter. Basiquement, ces systèmes sont les boucliers (qui absorbent les tirs énergétiques), les moteurs (qui vous permettent d'effectuer des sauts dans l'espace et d'esquiver certaines attaques), l'oxygène, l'infirmerie et l'armement. Généralement, puisque vous n'avez qu'un nombre limité d'unités de puissance, vous devrez faire des choix, et par exemple désactiver l'infirmerie pour pouvoir activer une arme secondaire pour en finir rapidement avec un ennemi.
Vogue fier vaisseau, et emporte mon fier équipage vers sa cruelle destinée...
A ces systèmes de base peuvent être ajoutés un système de camouflage, des téléporteurs (pour aborder un vaisseau ennemi) ou un contrôleur de drone pour automatiser certaines tâches.
Tous ces systèmes sont améliorables, et devront l'être si vous voulez avoir une chance de progresser (la difficulté étant relevée à chaque secteur traversé) et surtout de venir à bout du redoutable boss final, qui vous fera perdre votre sang froid plus d'une fois.
Les ressources dont vont disposez se déclinent en Sraps (débris, la monnaie du jeu, le nerf de la guerre quoi !), en carburant (primordial, car il n'y a pas de bandes d'arrêt d'urgence quand vous tombez en rade dans l'espace intersidéral), de missiles et de drones. Ces ressources, qui ont tendance à fondre comme neige au soleil, vous les obtiendrez en les achetant dans des boutiques, en accomplissant des quêtes disséminées ici et là mais principalement en sortant victorieux de combats épiques et intenses.
Les combats se déroulent en temps réel, avec fort heureusement une pause active qui s'avère extrêmement précieuse pour planifier vos attaques ou pallier aux différentes avaries de votre vaisseau. Vous disposez de plusieurs types d'armes plus ou moins puissantes qui se déclinent en trois catégories. Les armes énergétiques, tout d'abord, (lasers, rayons, armes ioniques) ne consomment aucune munition mais seront bloquées par les boucliers de votre ennemi. Les armes physiques (missiles, mines) endommagent directement le vaisseau adverse sans se soucier des boucliers mais consomment des munitions. A vous d'organiser vos attaques en fonction des armes à votre disposition et du type de vaisseau rencontré. Ainsi, il peut être judicieux de tirer un missile dans la salle des boucliers de votre adversaire pour atténuer ses défenses, et d'ensuite pilonner de tirs de laser le reste de ses systèmes. De nombreuses options s'offrent à vous, comme par exemple désactiver l'oxygène pour faire mourir l'équipage ennemi à petit feu, déclencher des incendies à des endroits clefs ou priver l'adversaire de ses armes.
Mais l'ennemi ne sera pas en reste, et vous devrez également penser à réparer vos systèmes endommagés, contrer les unités qui se sont téléportées à bord de votre vaisseau ou éteindre les incendies.
Ce qui rend les combats intenses, c'est leur imprédictibilité et le fait de savoir que si vous échouez, vous devrez tout recommencer depuis le début. Surtout quand le moindre grain de sable peut déclencher une série d'avaries qui vous prouvera que même dans l'espace (surtout dans l'espace) la loi de Murphy a cours. Ainsi, la panique s'emparera de vous lorsque votre salle d'oxygène sera la proie des flammes, que vos armes auront été désactivées et que quatre visiteurs non désirés seront en train de saccager votre poste de pilotage, vous empêchant de fuir. A vous de bien préparer vos combats et de profiter des améliorations de votre engin. Ainsi, par exemple, pour pallier à une invasion, il vous suffira d'être doté de portes renforcées et d'ouvrir les sas extérieurs pour asphyxier vos ennemis alors pris au piège.
Subis mon terrible courroux, ô station drone automatisée
En résumé, ce Faster Than Light, avec son prix modique, vous procurera des sensations intenses malgré ses graphismes minimalistes. Soyons clairs, ce jeu ne se destine pas à tout le monde. Il faut en effet adhérer au parti pris graphique et laisser son imagination donner vie aux textes qui ponctuent vos déplacements et rencontres. Si on ajoute à la difficulté relevée le fait de pouvoir débloquer différents vaisseaux et de pouvoir contrôler des races extra-terrestres aux capacités diverses, autant vous dire qu'il dispose d'une très grosse rejouabilité et qu'il vous réserve de longues nuits blanches.
Graphismes : Minimalistes mais servant parfaitement la jouabilité. Autant vous dire que beaucoup seront rebutés, mais l'essayer, c'est l'adopter.
Ambiance sonore : Minimaliste là aussi. Les bruitages sont discrets, mais la musique colle parfaitement à l'ambiance (éthérée, galactique et épique en combat)
Durée de vie : Excellente, tant grâce (ou à cause) de la difficulté élevée du jeu et des nombreux vaisseaux à débloquer.
Originalité : Excellente. Le style Rogue-like étant trop peu exploité de nos jours, ainsi que l'univers SF
Anecdote : Ayant doté mon vaisseau de téléporteurs et disposant de deux extra-terresetres aguerris au combat au corps-à-corps, je gagnais la plupart de mes batailles en téléportant les deux bougres à bord des vaisseaux ennemis pour anéantir froidement leur équipage. C'est alors que j'ai décider d'envoyer ces deux guerriers rompus à la bataille au corps-à-corps dans un vaisseau drone ennemi automatisé (donc sans équipage), dans le but de saccager ses systèmes et d'en finir rapidement. Quelle ne fut pas ma surprise (et mon immense connerie) de découvrir qu'un vaisseau drone automatisé n'ayant pas d'équipage, n'avait pas besoin d'oxygène. C'est ainsi que j'ai du assister à l'agonie de mes fiers combattants. La guerre est cruelle (surtout l'infinie bêtise de mon commandement).