Shank
Quentert Tarantiguez
Nom : | Shank |
Développeur : | Klei Entertainment |
Genre : | Beat-em-all |
Sortie : | 24 août 2010 (consoles) / 25 octobre 2010 (PC) |
Support : | Playstation Store/XBLA/PC/Mac |
Multijoueur : | Oui (campagne en coop à 2 en local) |
Jouabilité : | Clavier / Manette (hautement conseillée) |
Prix : | 9,99 € sur Steam |
Fan des films de Robert Rodriguez (je parle de Desperado, Machete, Une nuit en enfer ou Sin City, pas des Spy Kids, hein), afficionado d'action pure, nostalgique des bons vieux Beat-em-all d'antan, Shank est fait pour vous.
Les Klei du succès
Klei Entertainment n'est pas à proprement parlé un développeur indépendant. Pas à son origine du moins puisque pendant une bonne période, le studio sort ses jeux via des éditeurs tiers.
Fondé en juillet 2005 par Jamie Cheng, un ancien de chez Relic Entertainment (développeurs des Warhammer 40.000) le studio est basé à Vancouver, au Canada. Le premier titre du studio à voir le jour est Eets, sorti en 2006 sur PC, un petit jeu de puzzle-game/réflexion sympathique et tout mignon. Il sortira l'année suivante sur le XBLA.
Ils travailleront ensuite au portage sur console du jeu Flash N sous le titre de N+, jeu de plates-formes sorti tout d'abord sur le XBLA (2008), puis sur les supports portables (PSP et DS).
Vint ensuite le drame qui va pousser Klei à devenir indépendant. Alors qu'ils avaient presque achevé un nouveau jeu, nommé Sugar Rush (sorte de jeu de combat en arène en 2D et massivement multijoueur), l'éditeur Nexon fait faillite. Après plusieurs rebondissements, le jeu est tout bonnement annulé.
Un mal pour un bien car Klei, développant désormais ses jeux sans intermédiaire, va sortir ses plus gros succès, tous dotés d'une forte personnalité. Et c'est avec Shank, en 2010, que la consécration arrive, suivi par Shank 2 deux ans plus tard.
Toujours avec les mêmes graphismes, mais pour un titre s'orientant cette fois-ci du côté de l'infiltration, Klei enchaîne avec Mark of the Ninja, en 2012 toujours.
Puis changeant radicalement de style, ils sortent Don't Starve en 2013(dont j'ai déjà fait une vidéo de présentation), jeu solo très original basé sur la survie.
Au final, on ne peut que saluer la longévité de cette boîte et l'éclectisme de ses différents jeux.
Du bon gros nanard d'action sanguinolant
Shank, comme tout bon film d'action qui se respecte, est doté d'un scénario pas franchement original mais efficace. Vous incarnez Shank, ancien membre d'un gang dirigé par Cesar, qui, lorsque vous avez voulu raccrocher, n'a rien trouvé de mieux à faire que d'assassiner votre épouse. Comme tous les grands méchants dignes de ce nom, il vous a laissé pour mort, commettant ainsi sa deuxième erreur.
L'histoire vous est narrée par le biais de cut-scenes de bonne facture.
C'est donc sans rien à perdre, habité par un esprit de vengeance et de destruction que vous vous lancez à la chasse aux lieutenants de Cesar. Ah ! Remontez la chaîne alimentaire des Bad Guys pour déboucher sur un duel au sommet contre le Big Boss... que c'est bon ! Aussi bon qu'un bon gros Die Hard.
Bref, tentons de résister à cette montée de testostérone et restons objectifs.
Des animations à couper le souffle
Comme je le disais donc, les parallèles avec le cinéma d'action des années 90 sont on ne peut plus assumés et servent à merveille le genre du beat-em-all. D'autant que l'univers graphique du jeu est somptueux, chose que seule la 2D permet. Car oui, comme tout jeu du genre, il s'agit de scrolling horizontal en 2D, toujours aussi efficace.
Les décors et couleurs nous plongent illico dans un Mexique poussiéreux qui sent bon la tequila et les bordels des bas-quartiers.
On s'y croirait, non ? Des petites vignettes nous racontant une histoire parallèle ponctuent parfois l'action.
Mais que dire des animations ? On sent là toute la patte de Jeff Agala et son expérience dans la confection de cartoons (Atomic Betty). Pour ma part, aussi bien l'ambiance que les animations fluides et superbes des personnages m'ont fait penser à Genndy Tartakovsky, l'artiste derrière d'excellents dessins-animés sur Cartoon Network (il a travaillé sur les Supers Nanas et est le papa du Laboratoire de Dexter et surtout de Samouraï Jack).
En un mot comme en cent, c'est tout bonnement magnifique.
N'allez pas me dire que c'est pas stylé !
Une jouabilité fluide
Le gameplay de Shank est à la hauteur de ses animations ; fluide et sans tâche. Hormis le bouton de saut, vous pouvez enchaîner les combos entre trois types d'attaques : les poignards, les armes à feu (pistolets, uzis, fusil à pompe) et une grosse arme de corps à corps (machette, tronçonneuse, chaînes ou sabre). A vous de vous en servir en fonction du type d'ennemis et de leur positionnement. Par exemple, vous enchaînez un type au corps à corps à coups de poignards, sortez vos pistolets pour empêcher un autre gus à l'autre bout de l'écran de vous balancer une grenade, et achevez le premier type à la tronçonneuse. Vous avez donc la possibilité d'enchaîner des attaques impressionnantes, mais attention, si vous vous contentez de bourriner, vous risquez de sévères déconvenues.
Que serait un jeu d'action sans un gunfight sur un train en marche ?
Car le gameplay de Shank est un peu plus subtil qu'il n'y paraît. Pour rester en vie face aux vagues d'ennemis qui déferleront sur vous, vous allez devoir utiliser les autres mouvements mis à votre disposition, à commencer par la garde et l'esquive. Avec la gâchette gauche, Shank parera les coups s'il est immobile et fera un rush durant lequel il est inattaquable si vous appuyez sur une direction en même temps. L'utilisation de l'esquive est primordiale pour éviter les charges d'ennemis trop robustes ou éviter les balles de vos adversaires.
Vous pouvez également agripper un de vos adversaires avec la gâchette droite, ou bondir automatiquement sur l'un deux avec le bumper droit.
Le bumper gauche, lui, vous fera lancer des grenades, bien utiles quand vous êtes trop entouré. Utilisez-les à bon escient cependant, car elles sont en nombre limité.
Bien que le jeu soit globalement fluide et nerveux, les rares phases de plates-formes que vous rencontrerez pourront vous paraître frustrantes car la distance des sauts de votre personnage est parfois difficile à jauger.
Nerveux mais court
Parlons désormais de la durée de vie, et c'est là que le bât blesse. Certes, les jeux de ce genre offrent rarement une dizaine d'heures de jeu, mais il faut compter deux heures seulement pour venir à bout de la campagne solo. Vu le prix, on était en droit de s'attendre à mieux.
Les plus acharnés d'entre vous pourront s'y replonger en mode difficile, et vous aurez alors droit à un vrai challenge.
Car le soft est peut-être trop simple. Les checkpoints sont nombreux, vous n'avez pas de limite d'essais et vous trouverez assez fréquemment de la tequila pour remonter votre énergie (bin oui quoi, les medipacks et autres coeurs, c'est pas pour les hommes, les vrais !).
Un coup de tequila et c'est reparti comme en 40 !
Seuls les boss vous poseront vraiment problème le temps d'étudier leurs patterns et leurs points faibles.
Les combats contre les boss sont d'ailleurs vraiment intéressants, chacun ayant des animations bien léchées et vous devrez adopter une technique particulière pour en venir à bout.
Certains boss sont vraiment impressionnants.
Fort Heureusement, les petits gars de chez Klei ont eu la brillante idée d'ajouter un mode coopération. Et n'entendez pas par là un simple "press start to join". C'est une véritable campagne additionnelle à laquelle vous aurez droit.
Se déroulant avant la campagne, vous pourrez incarner Shank ou son pote Falcone qui ressemble plus qu'étrangement à Danny Trejo.
La campagne coop vous permettra d'être accompagné par Danny Trejo... euh, Falcone, pardon.
Loin d'être anecdotique, cette campagne jouable à deux en local vous fera passer un très bon moment avec un de vos amis (pizzas et bières sont vivement recommandées). Vous y trouverez de nouveaux mouvements (comme projeter votre allié ou faire des reprises de volée d'ennemis) ainsi que des boss inédits.
Pour les joueurs atteints de collectionnite aigüe, vous pouvez toujours tenter de débloquer les différents costumes bonus en remplissant certains défis (faire des combos de 150 coups, finir le jeu en difficile...)
En résumé, Shank est un parfait jeu pop-corn, à consommer en une après-midi, seul ou à deux. Bien que court, sa réalisation et son action non-stop raviront les mâles en mal de sensations fortes. En un mot : TESTOSTERONE !
Graphismes : Indéniablement le point fort du titre. Ses animations, ses couleurs et ses décors valent amplement le détour. Rarement l'action d'un jeu ne vous aura paru si fluide.
Ambiance sonore : Les musiques à base de guitares électriques et de cuivres renforcent l'ambiance à la perfection et nous plongent vraiment dans cet univers violent et sanglant.
Durée de vie : Trop courte. Comptez deux heures pour la campagne solo, et deux de plus pour la campagne en coopération. Ceci dit, rien ne vous empêche d'y retourner de temps en temps avec un pote, comme on ressort un Metal Slug du grenier.
Originalité : Disons que c'est du beat-em-all. Donc le concept n'est pas original en soit : avancer, tuer, avancer. Mais le genre est sous-représenté sur PC et la direction artistique, ainsi que le gameplay simple et technique à la fois en font un bon investissement.
Anecdote :
Et lui, c'est pas Kurt Russell peut-être ?
Adresses utiles :
- Un très bon article se penchant sur la naissance de Klei Entertainment : http://www.polygon.com/features/2013/5/29/4362838/the-birth-and-re-birth-of-klei
Publié le 22 août 2013