Super Meat Boy
ou comment se taper la tête contre les murs...
Nom : | Super Meat Boy |
Développeur : | Team Meat |
Genre : | Plates-Formes / Die & Retry |
Sortie : | 30/11/2010 |
Support : | PC/Mac - XBox 360 |
Multijoueur : | Non |
Jouabilité : | Clavier, mais comme l'indiquent les développeurs, une manette est indispensable |
Prix : | 13,99€ sur Steam |
Super Meat Boy est la quintescence d'un certain genre de jeux indé; à savoir ceux qui effectuent un retour aux sources, et dans le cas de SMB, des jeux de plates-formes d'antan.
Super Meat Boy... SMB... Des initiales qui ne vous rappellent rien ? C'est en effet un clin d'oeil à Super Mario Bros, jeu fondateur du genre. Ce côté old-school est entièrement revendiqué par les développeurs, Edmund McMillen et Tommy Refenes, fondateurs de la Team Meat.
Zoom sur les développeurs
Edmund McMillen fait partie de ces game designers qui ont une véritable passion du gameplay. Il se fait remarquer par ses jeux codés en flash aux univers souvent glauques et au gameplay novateur. Dès le début, il fait montre d'un talent d'envergure pour le level design.
Son premier jeu, Gish, dans lequel vous dirigez une boule visqueuse noire, remporte dès sa sortie, en 2004, un prix à l'IGF (Independent Games Festival).
Par la suite, il développera de nombreux jeux en flash dont plusieurs seront récompensés. Citons, pour les jeux majeurs, Triachnid, Coil, Aether, Time Fcuk et Meat Boy. A noter MacMillen a réuni tous ces jeux, plus quelques autres ainsi que divers bonus, dans The Basement Collection, sorti sur Steam en août 2012 pour 3,99 €.
En 2008, il décide de passer à la vitesse supérieure et fonde avec Tommy Refenes, game designer et programmeur, la Team Meat où ils travailleront d'arrache-pied sur leur premier projet : Super Meat Boy. Leurs tribulations et réactions lors de l'achèvement de leur bébé ont été mises en boîte dans l'excellent documentaire Indie Game : The Movie (dont vous pouvez lire ma chronique ici).
Ils ont depuis sorti un autre excellent jeu, The Binding of Isaac, dont je vous reparlerai sûrement d'ici peu.
Le jeu him-self
Dans Super Meat Boy, vous incarnez un jeune garçon sans peau (un morceau de barbaque, quoi), qui cherche à retrouver sa dulcinée, bandage girl, enlevée par le maléfique Dr. Foetus (un foetus dans un bocal portant costume, monocle et haut-de-forme).
L'abject Dr. Foetus agressant la petite amie de Meat Boy devant ses yeux
Bref, un scénario qui ressemble là également à celui d'un Mario, à savoir un simple prétexte pour se lancer dans l'aventure.
Et en guise d'aventure, vous serez servis. Vous devrez amener sain et sauf votre petit morceau de viande de niveau en niveau, qui ont la particularité d'être très courts. Cela vous permettra de relever les défis de time attack pour décrocher le précieux A+ quand vous battrez le temps cible.
Mais attention, il ne faut pas s'imaginer par là que vous pourrez rusher le jeu en deux temps, trois mouvements. Certes les niveaux sont courts, mais votre espérance de vie également. Car ce qui fait le sel de ce jeu, c'est sa difficulté diabolique. Bien que progressive (le premier monde se faisant sans trop d'embûches), elle saura vous faire perdre patience plus d'une fois et vous apprendra ce que persévérance signifie réellement.
Oui, oui, c'est bien moi le petit morceau de viande prêt à se faire broyer une énième fois
Le génie de McMillen se ressent dans la conception des niveaux réalisés aux petits oignons. Des pièges en cascade (scies, trous, piques, lave, missiles et j'en passe), des sauts millimétrés, des plates-formes parfois ridiculement petites, des boss haletants; tout sera mis en oeuvre pour mettre vos nerfs à rude épreuve. On est là face à du pur Die & Retry. Et ça, mourir et recommencer, vous n'allez faire que ça.
J'en vois certains déjà froncer les sourcils. A quoi bon jouer à un jeu affreusement difficile, si ce n'est par pur sado-masochisme ?
Une maniabilité à toute épreuve
C'est là que le jeu atteint des sommets, puisque la maniabilité de Meat Boy est tout simplement parfaite. Elle est on ne peut plus précise, nerveuse et fluide. Le gameplay est pourtant simplissime. Enfoncez une des gâchettes de votre manette pour courir et appuyez sur un bouton pour sauter. A vous de doser vos sauts, de leur insufler la direction idoine et de jouer avec les rebonds sur les murs. C'est simple, j'ai eu beau chercher, et même en mode "mauvaise foi" activé, impossible d'incriminer le jeu ou la manette. Vous échouez ? Ce n'est qu'une question de skill.
Oui, j'ai bien dit "manette" (mot qui peut faire frissonner plus d'un joueur PC), mais elle est se montre ici indispensable. Et ce n'est pas moi qui le dit, ce sont les développeurs, via un petit écran au lancement du jeu.
"Que la première personne qui prétend que les contrôles au clavier sont meilleurs qu'une manette se prenne une balle dans la tête"
A l'heure où la grande majorité des productions vidéoludiques nous assistent en multipliant tutoriaux, infos-bulles et checkpoints à répétition, SMB est une véritable bouffée d'air. Il n'y a pas plus grand sentiment de puissance que de venir à bout d'un niveau que vous aurez recommencé une quarantaine de fois.
D'autant que vous réapparaissez directement après votre trépas. Pas de temps de chargement. Pas de temps mort. Pas de vies limitées. Tout est fait pour que le jeu reste fluide au possible. D'autant que les développeurs ont eu l'idée géniale d'un replay où vous pourrez observer par superposition les trajets de tous vos échecs. Vous assisterez ainsi à l'hécatombe causée par votre incompétence notoire. Jubilatoire !
En conclusion
Super Meat Boy est un jeu qui ravira aussi bien les vieux de la vieille, ayant fait leurs premières armes sur des jeux absurdément difficiles, que les jeunes gamers à la recherche d'un véritable challenge.
SMB n'a pas volé son succès, loin de là.
Graphismes : Simples et colorés, tous les ingrédients d'un jeu de plates-formes axé sur son gameplay et son level design. Les animations de Meat Boy sont fort bien réussies.
Ambiance sonore : La musique électronique de Danny Baranowsky est entraînante, et les différents thèmes collent parfaitement avec les environnements des différents mondes traversés. L'OST est en vente sur Steam.
Durée de vie : Excellente. Bien que dépendant de votre skill, il vous faudra entre 15 et 20h pour le finir dans son intégralité (débloquer les différents personnages jouables, finir les niveaux dans les temps, obtenir tous les pansements à collecter). Ajoutez à cela le mode "Dark World", accroissant la difficulté de chaque niveau de base (ce qui en fait plus de 200 au total), plus la possibilité de créer soi-même ses niveaux et de tester ceux créés par la communauté, autant vous dire que vous n'avez pas fini de souffrir.
Originalité : Bonne. Sur le fond, SMB n'est qu'un jeu de plates-formes, mais son challenge plus que relevé et son côté old-school font de lui un must-have.
Anecdote : C'est avec la tête basse et empli de honte que je me présente à vous : je n'ai jamais réussi à terminer ce jeu (je suis bloqué à l'avant-dernier niveau, celui avant le boss final !!!!). Cela lui fait un point commun de plus avec Super Mario Bros (en tout cas, en ce qui me concerne). Je te hais McMillen !
Liens :
Site officiel du jeu : http://supermeatboy.com/
Blog d'Edmund McMillen : http://edmundm.com/
Publié le 23 janvier 2013